Grégory Chatonsky

EXTERNES

Du 30 / 04 au 08 / 08 | 10h - 19h

Grégory Chatonsky tente de générer avec «Externes» une nouvelle relation entre matérialité et numérique, deux mondes dans lesquels nous ne cessons d’habiter sans pour autant les conscientiser.

Prolongeant ses recherches autour de l’invention de mondes initiées en 2020 avec le projet de terraformation1 «Internes», Grégory Chatonsky tente de générer avec « Externes » une nouvelle relation entre matérialité et numérique, deux mondes dans lesquels nous ne cessons d’habiter sans pour autant les conscientiser.

Après avoir numérisé un élément d’architecture du parc du Vivier à l’aide du procédé photogrammétrique2, et transcrit ce fragment d’espace dans un logiciel de simulation 3D, Grégory Chatonsky y confronte une sculpture virtuelle, générée par ordinateur.

En introduisant dans sa modélisation des propriétés physiques inconnues sur terre telles que gravité, friction, poids, turbulences… l’artiste fait s’entrechoquer sculpture virtuelle et fragment numérisé dans l’espace du simulateur. Soumise à des forces inédites, déformée par le choc subi au contact de l’architecture numérisée, la sculpture se refaçonne, et épouse les contours de l’architecture de référence.
Le résultat de cette expérience, sorte de modèle prédictif de possibles devenirs, est ensuite imprimé à l’aide d’une imprimante 3D.

Installé dans le parc du Vivier, à l’endroit de la prise de vue initiale, «Externes» questionne alors la neutralité prétendue du white cube3, et celle du socle qui habituellement supporte les sculptures. À rebours de ces espaces pensés pour isoler l’œuvre d’un contexte, « Externes » s’adapte à un seul lieu au monde, renouvelant la notion même d’in situ.

Rendant inextricables l’analogique et le numérique, la sculpture issue de ce processus complexe évoque enfin deux rencontres, celle qui se déplie sous nos yeux, comme celle simulée dans la machine.
D’une certaine manière, l’œuvre de Grégory Chatonsky – à la fois présente et absente – produit ainsi deux objets « intriqués », liés par une sorte d’interdépendance, à la fois projection du présent et de possibles à venir.

 

1 La terraformation, science initialement issue de la science-fiction, a pour but de transformer l’environnement naturel d’une planète par la modification de ses propriétés chimiques, climatiques, atmosphériques… dans l’optique d’en faire une terre d’asile pour l’espèce humaine.

2 La photogrammétrie est une technique de prise de vue par « nuages de points » permettant de déterminer les dimensions et les volumes des objets et donc leur modélisation en 3D.

3 Le white cube désigne un espace d’exposition blanc, sans fenêtres, à l’éclairage homogène, censé offrir un contexte neutre pour la présentation des œuvres d’art. Devenu au fil du temps une sorte de norme internationale tacite, c’est le dispositif qu’on s’attend à trouver en visitant un lieu d’exposition.

 


Crédits photos :
Grégory Chatonsky, DR

Du 30 avril au 31 mai : 8h – 19h30
Du 1er juin au 31 août : 8h – 21h
Tout public

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