Biographie :
Anne Rearick est née aux États-Unis en 1960, dans un coin reculé de l’Idaho. Elle s’inscrit dans la tradition des photographes documentaires : travailler au long cours, vivre avec ses sujets, créer une relation de confiance, replonger dans leur vie aussi loin qu’ils le lui permettent, pour en rapporter une image « authentique ». Inspirée par les travaux de Dorothea Lange et Diane Arbus, Rearick est fidèle au noir et blanc argentique et réalise elle-même ses tirages. Le format large et carré du « 6 x 6 » de son appareil Hasselblad lui permet d’accéder à la finesse des détails, à la beauté de la matière, à la richesse d’un paysage…
Ces éléments assemblés composent des photographies difficiles à dater, empreintes d’une poésie universelle. Du Pays Basque au Kazakhstan, Anne Rearick pose régulièrement ses valises pour photographier ce qui la touche. Représentée par l’Agence VU’ depuis 1992, ses photographies ont été publiées dans la plupart des magazines internationaux tels que le New Yorker, Vanity Fair, le New York Times, le Monde et Libération. Professeur à Boston dans le Massachusetts, elle est également lauréate de plusieurs prix, à l’instar de la Bourse de la fondation américaine Guggenheim ou des prix Mosaïque et Roger Pic-Scam en Europe. Ses œuvres font partie des grandes collections internationales, notamment celles de la Bibliothèque nationale de France et du Musée d’art moderne de San Francisco.
Présentation de la série :
En 1990, Anne Rearick quitte la côte Est des États-Unis pour passer une année à photographier la vie quotidienne d’Iparralde, dans le Pays Basque français. Ici, le temps semble s’être arrêté. Alors, elle cherche à y capturer des moments de pureté et d’authenticité. Ses images, prises loin des bouleversements de la vie moderne et du tumulte de la ville, expriment la richesse d’une existence qui suit le rythme de la nature et prend racine dans la terre. Par son approche tendre et sincère, sans artifice, sa captation des subtiles vibrations de lumières, c’est avec une grande justesse qu’Anne Rearick rend compte de cette région qui cherche à préserver sa propre culture.
Depuis 32 ans, Anne Rearick continue à photographier ce pays.
« Je suis arrivée pour la première fois à Saint Jean-Pied-de-Port pour photographier la vie rurale en 1990. Le jour de mon arrivée, une femme âgée, Madame Hatoig m’a invitée dans sa maison alors qu’il pleuvait à verse, elle m’a donné des pantoufles, du thé chaud et des madeleines, montrant là une générosité et une hospitalité peu communes. Dès lors, je me suis sentie chez moi au Pays Basque. Il est au cœur de mon travail de photographe et ses changements ont participé à ma propre évolution, à mon travail de documentariste, cherchant à saisir les lieux et l’esprit de ces lieux. Les bergers, les propriétaires de café, les étudiants, les postiers, comme les agriculteurs m’ont laissée pénétrer et photographier leur intimité, dans leur cuisine, leur grange ou lors de leurs promenades nocturnes. J’ai tenté de retranscrire à ma façon ce que cette région m’inspire. Au rythme des saisons, j’ai vécu comme ces Basques-là, pour relater en images les histoires familiales et les relations humaines, tout ce qui façonne ce pays magnifique. »
Membre de l’agence VU’, elle est représentée par la galerie Clémentine de La Feronnière.
