Biographie :
Artiste française née en 1982, Magali Lambert vit et travaille principalement à Paris.
Magali Lambert développe son œuvre photographique à partir de la scénographie de vestiges et de reliques, dans une tentative de retenir ce qui tend à disparaître. Elle rassemble et ritualise des collections de matières abandonnées qu’elle sauve de la benne à ordures ou de l’oubli. Ces rituels consistent en des télescopages, des images et des mots.
Michel Poivert, dans la préface qu’il signe à son livre Histoires Naturelles, parle de son travail en ces termes : Comme la figure du poète chiffonnier baudelairien, Magali Lambert glane les débris de notre civilisation. Elle débusque des objets, des vestiges et des squelettes, les marie en un corps merveilleux, les photographie comme à la noce puis épingle cette image dans une boîte, de celles que l’on confectionne pour les papillons ou les insectes remarquables.
Magali Lambert est diplômée de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2006. Nommée membre résidente de la Casa de Velasquez, Académie de France à Madrid, pour l’année 2012-2013, elle présente régulièrement son travail à travers le monde, notamment à Lianzhou (Chine), New-York, Madrid, Paris, Arles, Marseille, Porto, Bruxelles, Genève.
Présentation de la série :
EN MIROIRS, 2021
Projet mené dans le cadre de la résidence artistique proposée par la Ville de Mérignac.
J’ai entrepris la série En miroirs en observant le parc du vivier et ses reflets. Sur les bâtiments de la mairie et sur la surface des lacs, la végétation, les animaux et le ciel impriment leurs couleurs changeantes, leurs matières foisonnantes.
Un grand miroir que j’ai placé à différents endroits du parc m’a permis de créer comme une fenêtre lumineuse magnifiant les brillances du lieu. S’y reflètent faune, flore et architectures. Un immeuble semble avoir poussé comme un arbre au milieu des siens, une oie bernache observe ses congénères de l’autre côté du miroir, un tronc centenaire se fait le tuteur d’un autre, plus jeune, ayant besoin de sa robustesse pour grandir.
Les photographies ont été réalisées durant l’automne et l’hiver. Les branches dénudées, les sols jonchés de feuilles mortes plantent le décor de la série. Les images d’En miroirs, présentées au printemps et en été, prennent place au sein du même décor. Chacune opère, par le biais du miroir et de la scénographie, une mise en abyme du lieu ainsi que du procédé photographique. Le miroir de l’appareil observe celui du parc. Les quatre saisons se juxtaposent.
Les temps et les espaces s’entremêlent, initiant ainsi un dialogue particulier entre le parc, les photographies et les visiteurs.